Publié à 12:08
                Mélanie Marquis La Presse             

C’est qu’à la demande de son client, Hockey Canada, Danielle Robitaille, qui est avocate au cabinet torontois Heinein Hutchison, a invoqué à plusieurs reprises le secret professionnel à la table du Comité permanent du patrimoine canadien, mardi. Les élus de la commission, qui a entamé sa deuxième ronde d’audiences sur ce dossier, ont cherché à savoir, entre autres, quelles recommandations de l’enquête préliminaire débutée en 2018 avaient été données à Hockey Canada et si l’organisation les avait mises en œuvre. C’était futile. «La seule chose que je peux dire en respectant le secret professionnel, c’est que ma première recommandation a été de contacter le Service de police de London», a répondu Me Robitaille au député bloquiste Sébastien Lemire. Il a décroché le téléphone le matin du 19 juin 2018 pour donner ce conseil à Glenn McCurdy, alors vice-président des assurances et de la gestion des risques de Hockey Canada. “Il m’a dit qu’il devait en discuter avec la haute direction avant de suivre ma recommandation”, a déclaré plus tard l’avocat.

Dix joueurs ont été interviewés initialement

Dix des 19 joueurs, et non “12 ou 13” comme le prétend Hockey Canada, ont accepté de participer à l’enquête indépendante de 2018 sur le viol collectif présumé, tandis que sept ont déclaré qu’ils ne coopéreraient pas. non pas que deux attendaient de connaître le résultat de l’enquête policière, a précisé l’avocat. À notre connaissance, cela n’a pas donné lieu à des accusations, mais il a été rouvert la semaine dernière. L’enquête Henein Hutchison s’est également poursuivie et la victime présumée, qui avait refusé de donner sa version des faits, a cette fois accepté d’y participer. “Nous avons maintenant la version détaillée des événements”, a déclaré Me Robitaille. L’avocate a refusé de dire si, à la lumière des témoignages qu’elle a recueillis dans le cadre de l’enquête en cours, elle avait une bonne idée sur les huit joueurs de hockey visés par les allégations. Il dit comprendre l’impatience de la population. « Je comprends que c’est très frustrant pour les Canadiens que nous ne sachions pas tout ce qui s’est passé. La justice prend du temps et mon enquête prend du temps », a déclaré l’avocat.

Le financement a été gelé

Lorsque la ministre des Sports, Pascale St-Onge, a gelé le financement de Hockey Canada, elle a ordonné à l’organisation de divulguer les recommandations du cabinet d’avocats et « les détails précis [son] planifier la mise en œuvre du changement ». C’est l’une des conditions que doit remplir Hockey Canada s’il veut retrouver l’accès aux fonds publics, l’autre étant l’approbation du Bureau du commissaire à l’intégrité du sport. La ministre des Sports Pascale St-Onge doit comparaître à partir de 13h. Le comité entendra mercredi plusieurs représentants de la communauté du hockey, dont, bien sûr, des dirigeants de Hockey Canada. Leur première comparution devant les élus fin juin a été unanimement critiquée. Le caractère vague et non transparent de leurs réponses avait déplu aux députés et au ministre St-Onge.