Sous la pression populaire, le ministère de l’Environnement veut imposer un nouveau plafond beaucoup plus contraignant à l’entreprise. Glencore doit dévoiler le mois prochain un plan d’action pour réduire davantage ses émissions polluantes, qui causent un risque accru de cancer du poumon à Rouyn-Noranda. L’entreprise a laissé entendre qu’un objectif difficile pourrait l’obliger à investir 500 millions de dollars dans ses installations et a demandé une aide financière du gouvernement. Dans une réponse envoyée par courriel, le gouvernement Legault précise qu’en fait, notre entreprise a déposé une demande d’autorisation en mai dernier avec une norme de 60 ng/m³. Cependant, cette norme est encore trop élevée pour nous et nous avons demandé à l’entreprise de revenir à la planche à dessin et de nous proposer une solution avec un seuil inférieur à ce qui est proposé. Cependant, selon Québec, il n’est pas hors de question de fermer l’usine si l’entreprise n’est pas en mesure de réduire ses émissions et de s’approcher des normes québécoises.

Québec ne devrait pas payer, disent QS et PQ

Selon la députée solidaire de Rouyn-Noranda-Témiscamingue Émilise Lessard-Therrien, le gouvernement doit limiter l’entreprise et ne pas mettre la main à la poche. Nous parlons d’une multinationale étrangère de plusieurs milliards de dollars. Selon nos informations, l’ancien gouvernement de Jean Charest avait tenté d’imposer cette norme à la Fonderie Horne, avant de reculer, il y a une quinzaine d’années. « Il y a des gens qui mentent devant le discours de l’entreprise. […] Les gouvernements successifs ont préféré profiter des affaires plutôt que de la santé publique. » — Une citation d’Émilise Lessard-Therrien, députée Solidarité de Rouyn-Noranda-Témiscamingue Comme aujourd’hui, l’entreprise avait fait valoir au début des années 2000 que les réductions imposées devaient être techniquement réalisables et économiquement viables. En 2006, la fonderie Horne a déclaré au gouvernement qu’elle pourrait atteindre 39 ng/m³. On a prouvé qu’on pouvait forcer l’entreprise à investir ses propres fonds pour atteindre la norme québécoise, réagit le porte-parole du Parti québécois pour l’Environnement, Sylvain Gaudreault. “De toute évidence, il y a une marge de manœuvre. » — Une citation de Sylvain Gaudreault, porte-parole du PQ en environnement Tous les partis d’opposition demandent au gouvernement Legault de se fixer une cible de 3 ng/m³, avec un délai le plus court possible pour l’atteindre. L’an dernier, la Fonderie Horne a émis en moyenne 87 ng/m³ dans l’air de Rouyn-Noranda.