Retour discret au troisième rang de l’Hémicycle, juste au-dessus du banc des ministres qui ne sont pas pressés de lui parler. Damien Abad a esquivé les questions des journalistes juste avant les questions au gouvernement et ses collègues députés de son groupe Renaissance sont gênés lorsqu’on les pose. “Pas de commentaire, pas de commentaire”, glisse Sascha Houllier, un député viennois que l’on savait plus bavard. L’éphémère ministre des Solidarités est même revenue lundi, très discrètement là aussi, et à l’Assemblée nationale avec la voix de Laure Lavalette, on pense n’avoir rien à redire : « Hier, une heure s’est écoulée, je crois, en début de soirée ou hier après-midi, dit. Encore une fois, nous sommes très attachés à cette présomption d’innocence, alors non, nous n’allons pas la vilipender. Le député de l’Ain n’a pas été effectivement condamné mais fait l’objet d’une enquête pour tentative de viol. Christine Pirès Beaune, du groupe socialiste, estime que l’argument de non-condamnation ne tient pas : “La question se pose sur un plan moral”, avance-t-elle ce dernier. “En effet, légalement, il a le droit d’être dans l’hémicycle, mais si j’étais lui, je pense que je resterais chez moi. Et je ne conteste pas, en disant cela, la présomption d’innocence.” Christine Pirès Beaune chez franceinfo C’est finalement dans son ancien groupe politique, Les Républicains, qu’on se sent le plus à l’aise avec la situation. “Ce n’est plus notre problème, c’est celui du groupe majoritaire, estime ainsi Olivier Marleix, successeur de Damien Abad à la tête du groupe LR. Il s’agit bien du groupe majoritaire. Ils ont été élus avec leur étiquette : aujourd’hui , Damien Abad, c’est leur problème. J’ai vu quelque part dans la presse que les députés des Républicains étaient gênés. Je dirais qu’ils sont… épuisés.” Le député Patrick Hetzel ajoute même : “Pour le moins qu’on puisse dire, on leur a donné la patate chaude.”