• Lisez aussi : Un deuxième ami perdu • À lire aussi : Une Québécoise est décédée dans une avalanche en Équateur Le sexagénaire a été retrouvé dans un camp à une altitude d’environ 6500 mètres. Le corps de son partenaire de corde, Matthew Eakin, a été retrouvé au pied de la route des Abruzzes, près du camp de base avancé, à environ 5800 mètres d’altitude. Photo Facebook, Justin Dubé-Fahmy
Dr Richard Cartier, médecin à l’Hôpital Saint-Jérôme, lors du voyage au Pakistan début juin.
Surnommée la “montagne sauvage”, le K2 est connu pour ses difficultés. Situé en bordure de la chaîne montagneuse du Korakoram, à la frontière entre le Pakistan et la Chine, c’est un lieu inhospitalier en raison de ses conditions climatiques extrêmes et surprenantes. Jusqu’à très récemment, il était réservé aux grimpeurs confirmés à la recherche du symbole d’excellence de la communauté alpine. Alpiniste chevronné, le Dr Cartier a tenté l’ascension dans le plus pur sens de l’alpinisme, sans oxygène notamment.

Écoutez l’entrevue d’Alexandre Dubé avec François-David Rouleau, journaliste sportif au Journal de Montréal et au Journal de Québec sur QUB radio :

quelques informations Accompagné du Québécois Justin Dubé-Fahmy, Dr. Cartier faisait partie d’une petite expédition dirigée par l’opérateur local, Adventure Pakistan. Lors d’une exténuante pirouette d’acclimatation sur la montagne le 21 juillet, l’équipe a atteint le camp 4 qui se situe à environ 7 800 mètres au-dessus du niveau de la mer, selon le récit de M. Dubé-Fahmy publié sur Facebook. « Nous sommes allés au camp japonais 3, à 7000 mètres. Nous pensions que c’était le camp 2.5, mais non ! Richard, Mat [Eakin] et j’ai brûlé. Seize heures d’escalade. Aujourd’hui [jeudi dernier], nous avons atteint le camp 4 à 7600 mètres. Retour au camp de base demain. Il commence à faire froid. Nous sommes très fatigués après ces deux longues journées. » Photo Facebook, Justin Dubé-Fahmy
Dans son manteau rouge, Justin Dubé-Fahmy a partagé une tente à 6 960 mètres avec son partenaire d’escalade, Richard Cartier, lors d’une pirouette sur la montagne plus tôt en juillet.
quelques informations Mais depuis, il n’a rien écrit. Peu d’informations sont disponibles sur les circonstances du drame. Au cours de cette descente périlleuse, les deux grimpeurs connurent un destin tragique. Le Dr Cartier, médecin à l’hôpital Saint-Jérôme dans les Laurentides, a été vu pour la dernière fois entre les camps 2 et 1, qui sont respectivement à 6700 et 6100 mètres d’altitude. M. Dubé-Fahmy est arrivé au camp de base sans ses coéquipiers. Une opération de sauvetage a alors été lancée mais a été ralentie par le mauvais temps, selon des témoignages de diverses sources du camp de base. Selon le journal Himalayan Times qui a rapporté des explications depuis le camp de base, c’est lundi [heure locale] que les équipes de secours ont retrouvé le corps de Richard Cartier, gelé, dans ce qu’on appelle un “camp japonais” sur la montagne. Ceci est situé à environ 6500 mètres d’altitude. Le corps de son coéquipier, l’Australien Matt Eakin, aurait été retrouvé à environ 700 mètres de profondeur. En deuil, la famille du Dr. Cartier a publié un communiqué de presse demandant la confidentialité. Photo Facebook, Justin Dubé-Fahmy
Les membres de l’expédition opérés par Adventure Pakistan partent en avion vers la petite ville de montagne de Skardu. Richard Cartier est la 2e personne à partir de la gauche.
« Richard a pleinement vécu sa passion jusqu’au bout, peut-on lire dans la dépêche. Selon ses coéquipiers, il a gardé son niveau d’énergie jusqu’au bout, mais la montagne en a décidé autrement. » Le plus dangereux Le K2 est le pic le plus dangereux de la planète. En 2018, un alpiniste sur quatre n’était pas rentré vivant chez lui. Depuis, ce rapport fatidique a changé en raison des nombreuses expéditions qui y opèrent, été comme hiver. Selon des données agrégées mais non scientifiques, près de 700 alpinistes ont atteint le sommet à 8 611 mètres d’altitude depuis 1954. Une centaine d’alpinistes y perdirent cependant la vie. De nombreuses tragédies se sont produites au cours des quatre dernières décennies. En 1986, 13 grimpeurs ont été perdus. À l’été 2018, le Québécois Serge Dessureault a malheureusement fait une chute mortelle lors d’une descente en période d’acclimatation. Premier succès Jeudi dernier, Marie-Pier Desharnais est devenue la première représentante du Québec à atteindre le sommet en une journée record. Près de 140 grimpeurs ont touché le sommet du K2 ce jour-là. Dans un échange de messages avec Le Journal mardi, Desharnais s’est dite attristée par le décès tragique de son compatriote. « Je lui ai parlé pendant une heure au Camp 3 le jour de sa disparition. Cette nouvelle est un énorme choc pour moi. » D’ici la fin de cette saison, environ 170 grimpeurs auront terminé l’ascension, soit près de trois fois l’année record de 62 succès en 2018. Avez-vous des informations à partager avec nous sur cette histoire ? Vous avez un scoop qui pourrait intéresser nos lecteurs ? Écrivez-nous ou appelez-nous directement au 1 800-63SCOOP.