• À lire aussi : Quatre noyades depuis vendredi : plus de canicules, plus de risques de noyade “C’est comme si nous avions fait un choix [entre les deux sœurs], pousse Estelle Iloyi aux larmes au bout du fil. Il en a quand même sauvé un.” La fille de 14 ans de Tracy Yvette Deba Andely profitait de la chaleur de vendredi au Super Aqua Club avec ses deux sœurs aînées. Mais cette journée festive s’est transformée en cauchemar sur la toute dernière diapositive. La jeune fille de 14 ans et Joserance, sa sœur de 18 ans, se sont retrouvées en détresse dans les eaux profondes d’un lac. Comme l’exigent les procédures de sauvetage du Québec, un seul sauveteur se trouvait au bas du toboggan à ce moment-là. “Il s’est battu pour me faire sortir”, raconte Joserance, traumatisé par l’incident. Puis il est allé chercher Yvette, mais ne l’a pas trouvée. Plusieurs sauveteurs ont ensuite été appelés à l’aide, pour repêcher le jeune adolescent, qui était inconscient, quelques minutes plus tard. Sa mort a été confirmée plus tard dans la soirée. Eau trop profonde Depuis ce drame, la colère et l’incompréhension habitent la famille endeuillée. Estelle Iloyi savait que sa fille Tracy Yvette n’était pas une nageuse expérimentée. Il devait suivre des cours à l’automne. Alors avant de payer à ses filles une journée de divertissement au parc aquatique, elle dit avoir vérifié qu’il n’y aurait pas d’eau profonde. Elle était donc convaincue que ses filles seraient en sécurité au Super Aqua Club. Elle dit se sentir “trahie” et “trompée” par l’entreprise. Installations certifiées Le Super Aqua Club a précisé que les panneaux étaient visibles, annonçant que les toboggans étaient réservés aux “bons nageurs”. L’entreprise souligne également que ses installations ont été certifiées par la Société de sauvetage plus tôt ce mois-ci, ajoutant qu’elle ne peut pas commenter davantage en raison d’une enquête. Le Service de police du Lac des Deux-Montagnes a confirmé au Journal qu’un sauveteur se trouvait en haut et un autre en bas de la glissade. Aucune pénurie de personnel n’aurait été enregistrée le jour du drame. Aucun changement à la procédure de sécurité n’est prévu à moins que le coroner enquêtant sur le décès de l’adolescent ne signale des lacunes, a indiqué Yves Juneau, président du Regroupement des parcs aquatiques du Québec (RPAQ). De grandes ambitions Malgré les circonstances du drame, la mère de Tracy, Yvette, est attristée de savoir que sa fille ne pourra jamais réaliser ses ambitions. Décrite comme joyeuse, intelligente et dynamique par ses proches, elle rêvait de devenir juge un jour. « Il s’attendait à avoir de bonnes notes à l’école de droit. […] Elle s’y est concentrée », raconte fièrement sa mère, qui plaide pour qu’on agisse pour éviter qu’un autre parent ne connaisse un tel deuil.
Les nageurs qui surestiment leurs capacités
Le décès de la jeune fille de 14 ans au Super Aqua Club de Pointe-Calumet nous rappelle qu’« il y a une différence entre savoir nager et savoir se baigner », selon Raynald Hawkins, directeur général de la Société de sauvetage. En théorie, les sauveteurs avertissent les nageurs lorsqu’ils sont sur le point d’entrer dans un bassin plus profond. “Cela peut sembler facile, mais ce n’est pas le cas lorsque vous entrez dans l’eau”, déclare Hawkins. DG précise également qu’apprendre à nager dans une piscine résidentielle n’est en aucun cas équivalent à prendre des cours de natation. Cependant, certaines personnes ont tendance à surestimer leurs capacités. “Lorsque la question se pose lors des enquêtes du coroner de savoir si la victime savait nager, la plupart du temps, la réponse est oui”, souligne Raynald Hawkins. Ici, je demande quel test elle a passé et on me dit qu’elle n’a jamais pris de cours de natation. Selon la Croix-Rouge, les catégories de personnes les plus impliquées dans les noyades sont les hommes de 18 à 44 ans en nautisme et les enfants de moins de cinq ans en piscines résidentielles, qui échappent à la surveillance des adultes.
Se noyer dans les chiffres
37 décès depuis le début de l’année Il y en avait 48 à la même date en 2021 Une moyenne de 80 noyades par an au cours de la dernière décennie 73% d’entre eux ont lieu entre mai et septembre
Source : Société de sauvetage