Dans un tweet, le ministre de l’Intérieur a fait valoir que cette expulsion était justifiée par le fait que “ce prédicateur tient depuis des années un discours de haine contre les valeurs de la France, contraire à nos principes de laïcité et d’égalité entre les femmes et les hommes”. “Il sera expulsé du sol français”, a écrit M. Darmanin. “Aujourd’hui, je suis accusé de discrimination voire de propos violents, ce que je conteste vivement. J’ai confiance en la justice (sic) et en mes conseils pour annuler cette procédure d’expulsion », a réagi M. Iquioussen dans un post Facebook. Lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Des obligations renforcées pour les associations religieuses ratifiées par le Conseil constitutionnel

Mandat d’expulsion émis “dans les prochaines heures”

Prédicateur islamique très actif sur les réseaux sociaux – sa chaîne YouTube est suivie par 169 000 personnes et sa page Facebook compte 42 000 abonnés – Hassan Iquioussen a été accusé en 2004 de propos antisémites par le Conseil représentatif des fondations juives de France, ému par de l’ancienne Union des organisations islamiques de France, aujourd’hui musulmans de France. Habitant près de Valenciennes, Hassan Iquioussen a continué de tenir, selon les témoignages recueillis par la préfecture du Nord et connus de l’AFP, des propos de “haine envers les valeurs de la République, y compris le blasphème”. et “l’égalité entre les femmes et les hommes” et de développer des “positions antisémites”. Lire aussi l’article destiné à nos abonnés Lutte contre le “séparatisme islamique” : l’arsenal renforcé de l’Etat
Il est également accusé d’inciter “à une forme de séparatisme” et d’alimenter “des théories du complot autour de l’islamophobie”. Le 22 juin, la commission d’expulsion des étrangers a rendu un avis positif sur son expulsion, a indiqué le ministère de l’Intérieur à l’AFP : cela confirme l’information du Point. L’arrêté d’expulsion “sera pris dans les prochaines heures”, a ajouté la même source.

Opportunisme politique”, déplore son avocat

Aucune arrestation n’avait encore été annoncée en fin d’après-midi, selon l’avocate de M. Iquioussen, Lucie Simon, qui a indiqué à l’AFP qu’elle envisageait un référé devant le tribunal administratif de Paris et une saisine de la Cour européenne des droits de l’homme. “La préfecture se base sur des notes vierges, sans citer d’observations récentes ou vérifiables, les conférences rapportées sont pour la plupart non enregistrées alors que plus d’un millier de vidéos de celle-ci apparaissent sur Internet”, a-t-il précisé. . Elle a mis en avant les “récentes et nombreuses prises de position publiques” de sa cliente “en faveur de la laïcité, de l’égalité femmes-hommes, des valeurs démocratiques et contre la xénophobie”. S’il “représentait une menace aussi grave pour la France, on pourrait penser que des poursuites judiciaires auraient été engagées contre lui, ce qui n’est pas le cas”, a-t-il souligné, dénonçant l’opportunisme politique. “Nous craignons que s’il retourne au Maroc, ses positions politiques ne mettent sa vie en danger”, a-t-il ajouté. Lire aussi : Article pour nos abonnés Ecole à domicile, clubs : le Conseil constitutionnel travaille en marge du projet de loi « sécession »
Expulser ce prédicateur, père de cinq enfants majeurs, n’était pas possible avant la publication de la loi anti-séparatiste en août 2021. Né en France, il avait la nationalité française jusqu’à ce qu’il soit déchu de sa majorité. De nationalité marocaine depuis lors, il avait par la suite bénéficié de titres de séjour. Grâce à une demande de renouvellement de son titre de séjour cet hiver, les autorités françaises ont décidé d’utiliser la loi d’août 2021. Le monde avec l’AFP