La ville de Saint-Denis avait confisqué le procureur de la République de Bobigny en vertu de l’article 40. Celui-ci stipule que toute autorité qui a connaissance d’un délit ou d’un crime a l’obligation de le dénoncer au procureur de la République. Le parquet de Bobigny a décidé d’ouvrir une enquête fondée sur “des violences aggravantes”, à partir de deux éléments : “elles ont été commises en réunion et avec une arme”, précise-t-on. Dans ce cas, les véhicules sont considérés comme des armes par objectif. Pour le crime de violence aggravée, les auteurs sont punis d’une peine d’emprisonnement pouvant aller jusqu’à 5 ans. “La violence est avérée parce que les véhicules entourant les gens sur la place ont provoqué un tollé et cette peur, c’est la violence”, précise le parquet.

“Syndrome d’anxiété, sentiment d’humiliation et idées noires” chez une victime

Deux femmes, un homme et une fillette d’un an ont été piégés vendredi dernier au milieu du rodéo. A l’heure actuelle, une plainte est parvenue au parquet de Bobigny. Celui de l’homme, 46 ans, qui s’est vu prescrire une ITT (incapacité temporaire de travail) de trois jours par un médecin généraliste. Il a noté chez cette victime, “un syndrome anxieux, un sentiment d’humiliation et des idées noires”, indique une source proche du dossier. Comme sa belle-mère de 65 ans, il a vu tourbillonner de grosses berlines “à moins de 2 mètres de sa famille”. Sont également mis en cause les mortiers de feux d’artifice qui ont été tirés rue de la République, une rue commerçante de la ville. En revanche, les vidéos du centre de surveillance urbaine (CSU) de la police municipale ont été convoquées. La police municipale avait identifié les coordonnées de deux chauffeurs. À l’heure actuelle, aucun participant au rodéo n’a été arrêté. La tâche des enquêteurs pourrait être compliquée par la présence d’un grand nombre de voitures de location repérées dans le cortège, dont la majorité des berlines de luxe immatriculées en Pologne. Des véhicules connus pour être difficiles à localiser en raison de l’incertitude qui pèse sur le titulaire du contrat de location.