Le Sénat à majorité de droite a rejeté jeudi soir 28 juillet, dans le cadre du projet de loi sur le pouvoir d’achat, un amendement porté par le groupe Les Républicains visant à réduire la revalorisation prévue du Revenu de solidarité active (RSA).
C’est un revers majeur pour le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau. Son amendement a été rejeté par 143 voix contre 185. Les centristes ont majoritairement voté contre.
Son objectif était de ramener l’appréciation attendue du RSA à 3,5 %, contre les 4 % prévus dans le texte voté par les députés. Ils s’inquiètent notamment de la revalorisation de 4 %, en plus des retraites, des allocations familiales et des minima sociaux comme le RSA, l’Allocation Adulte Handicapé (DAA) et les bourses d’étudiants sous condition sociale.
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3,5% correspond au taux d’appréciation de l’unité indiciaire des fonctionnaires. Pour les sénateurs LR, “il n’est pas nécessaire de revaloriser” le RSA “à un taux supérieur à celui des personnes en activité professionnelle”.
Gauche et centre, le front commun
Le ministre du Travail Olivier Dussopt s’est vivement opposé à cette différenciation des taux d’appréciation, soulignant qu’”il y a une force symbolique à ne pas traiter nos concitoyens les plus défavorisés de la même manière que les autres”. La gauche, avec les centristes, s’est soulevée contre la proposition de LR.
“On touche à l’indécence”, s’est exclamé Pierre Laurent (CRCE à majorité communiste). “Extrêmement choquée”, s’est interrogée la socialiste Corinne Féret “comment peut-on vivre” avec 575 euros pour une personne. “Quand on a si peu, les 3 euros (différence entre les deux taux d’appréciation) c’est significatif”, a-t-il souligné. “Ces gens sont occupés, ils sont occupés à survivre”, a déclaré l’écologiste Raymonde Poncet Monge.
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“Non à la diversification, car notre société est trop divisée”, a également déclaré le centriste Olivier Henno. “Si nous envoyons ce message, nous n’unissons pas la société française, mais accentuons la fracture”, a-t-il ajouté. Laurent Duplomb (LR) a défendu puis retiré un amendement qui suggérait de ne pas inclure le RSA dans les revalorisations.
“Je suis peut-être politiquement incorrect, mais je peux vous dire qu’il y a beaucoup de Français actifs qui en ont marre de cette situation”, a-t-il déclaré.
Le monde avec l’AFP