Matignon ajoute dans un communiqué que le Premier ministre “a décidé de suivre toutes les recommandations” du rapport de l’inspecteur général de la justice (IGJ), saisi après la violente agression d’un codétenu du mouvement indépendantiste corse.
“Manque de vigilance active”
Élisabeth Borne demandera également au ministre de la Justice “une mission d’inspection pour évaluer les quartiers pour l’évaluation et la gestion de la radicalisation” (QER), un dispositif élaboré il y a cinq ans et dont “il semble nécessaire de dresser un bilan”. Le rapport de l’IGJ a été remis à la Primature et non au ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, car ce dernier, ayant été l’avocat d’Yvan Colonna, est contraint de se récuser de tout ce qui concerne son ancien client. Selon le communiqué de Matignon, la mission d’inspection a conclu à un “manque de vigilance proactive” pour l’un des agents et à “une mauvaise gestion à la fois de la vidéosurveillance et de l’orientation de quartier pour évaluer la radicalisation (QER)” pour l’autre. Borne a assuré que “conformément à l’engagement pris”, ce rapport sera “diffusé” dans une version anonyme, “afin que les noms des personnes concernées ne soient pas révélés”. Alors qu’il purgeait une peine de prison à perpétuité pour le meurtre du préfet Claude Erignac, Yvan Colonna a été agressé par un terroriste condamné, qui a été “étranglé à mains nues puis étouffé”. Le 3 mars, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a déclaré à France Inter que les autorités feraient “évidemment tout ce qui est nécessaire pour découvrir la vérité sur cette attaque contre Yvan Colonna”. De son côté, la famille du défunt avait forgé que “l’Etat était légalement responsable de la sécurité d’Yvan Colonna”. “S’il meurt, l’administration pénitentiaire et toute la hiérarchie politique dont il dépend devraient être tenues pour responsables”, a-t-il ajouté. L’indépendantiste corse a finalement succombé à ses blessures le 21 mars.