L’activité américaine a reculé au deuxième trimestre à un rythme annuel de 0,9 % par rapport au trimestre précédent. Au premier trimestre, il avait déjà baissé de 1,6 %. Habituellement, lorsque le produit intérieur brut (PIB) baisse pendant deux trimestres consécutifs, tout le monde parle de récession aux États-Unis. Mais l’affaire est un enjeu politique majeur pour Joe Biden, qui a concentré son message politique sur la croissance après la pandémie de Covid-19 et fait face à des élections de mi-mandat très sensibles en novembre. Avant la publication du taux de croissance le jeudi 28 juillet, le président démocrate a allumé une tempête de feu et a expliqué que le pays n’était pas en récession. Il méritait l’aide du président de la Fed, Jerome Powell, qui estimait aussi mercredi que le pays ne l’était pas, notamment au vu des excellentes performances du marché du travail. En conséquence, toute l’Amérique débat de la définition d’une récession. Cet état de l’économie est officiellement déclaré après coup, par un panel de huit économistes du National Bureau of Economic Research. Elle se définit comme une réduction significative de l’activité, qui s’étale sur l’ensemble de l’économie sur plusieurs mois. Le panel tient compte de facteurs tels que l’emploi, la production, les ventes au détail et le revenu des ménages. A lire aussi : L’article est destiné à nos abonnés Aux Etats-Unis, le PIB a reculé de 1,4% au premier trimestre
Dans le détail, le chiffre du deuxième trimestre a une portée moins négative que le premier, mais offre une image moins encourageante. Elle révèle une détérioration des deux piliers de l’économie américaine : la consommation et l’investissement. Au premier trimestre, le recul de l’activité a été causé par une baisse du commerce extérieur, qui s’est redressé depuis. En revanche, ce trimestre, les entreprises ont largement retiré les produits que les consommateurs n’aimaient pas, ce qui a freiné la croissance. Surtout, les investissements sont touchés, notamment pour l’immobilier résidentiel (−14 %) et les entreprises (−3,9 %), alors que la consommation ne marche que sur une jambe, celle des services, qui augmente de 4,1 % (contre 3,1 % dans le premier quart). Les Américains vont au restaurant et voyagent, en revanche, abandonnent les biens qu’ils ont achetés en vrac pendant la crise en raison du Covid-19 (baisse de 4,4% contre +0,3% au premier trimestre). En conséquence, la consommation passe de 1,8 % à 1 %, tandis que les dépenses publiques continuent de baisser, notamment au niveau fédéral hors défense (−10,5 %).

Augmentations d’impôts et investissements

Il vous reste 46,62% de cet article à lire. Ce qui suit est réservé aux abonnés.