Le Sénat à majorité de droite a rejeté ce jeudi soir, dans le cadre du projet de loi pouvoir d’achat, un amendement porté par le groupe LR visant à réduire la revalorisation prévue du Revenu de solidarité active (RSA). L’amendement défendu notamment par le président du groupe Bruno Retailleau a été rejeté par 143 voix pour et 185 voix contre. Seul LR a voté pour. Le groupe Indépendants s’est abstenu et tous les autres groupes, y compris les centristes, ont voté contre. Il visait à abaisser à 3,5% la revalorisation anticipée du RSA, contre 4% prévus dans le texte voté par les députés. Sont notamment concernées par la revalorisation de 4%, en plus des retraites, les allocations familiales et minima sociaux, comme le RSA, l’Allocation adulte handicapé (AAH) et les bourses étudiantes sur critères sociaux.

“On touche à l’indécence”

3,5% correspond au taux de revalorisation du point d’indice des fonctionnaires. Pour les sénateurs LR, “il n’y a pas lieu de revaloriser” le RSA “à un taux supérieur à celui des personnes exerçant une activité professionnelle”. Le ministre du Travail Olivier Dussopt s’est vivement opposé à cette différenciation des taux de revalorisation, soulignant qu’”il y a une force symbolique à ne pas traiter les plus abimés de nos concitoyens de la même manière que les autres”. La gauche, rejointe par les centristes, s’est élevée contre la proposition LR. “On touche à l’indécence”, s’est écrié Pierre Laurent (PCF). “Particulièrement choquée”, la socialiste Corinne Féret a demandé “comment peut-on vivre” avec 575 euros pour une personne. “Quand on a si peu, 3 euros (différence entre les deux taux de revalorisation) c’est important”, a-t-elle souligné. “Non à la différenciation, parce que notre société est très fracturée”, a également déclaré le centriste Olivier Henno. “Si on envoie ce message là, on ne rassemble pas la société française mais on accroît la fracture”, a-t-il ajouté.