La bonne tenue de l’économie française au deuxième trimestre s’explique à la fois par la contribution nettement positive du commerce extérieur à la croissance et la diminution de la consommation des ménages moins marquée qu’au premier trimestre. Cette estimation supérieure aux attentes, l’Insee ayant prévu une croissance de + 0,25 % et la Banque de France, une croissance de 0,2 %. Selon cette première estimation des comptes nationaux, qui devra être confirmée à la fin d’août par l’Insee, les importations ont reculé de 0,6 % au deuxième trimestre, tandis que les exportations ont bondi de 0,8 %. Ces dernières ont été « tirées notamment par les services de transport (+ 6,3 %, après + 5,0 % au premier trimestre) et les dépenses des voyageurs étrangers en France (+ 8,6 %, après + 5,0 %) », détaille l’Insee. « A l’inverse, les exportations de biens se replient (− 0,6 %, après + 1,4 %), notamment dans les matériels de transport et l’agroalimentaire », explique encore l’institut.

La consommation des ménages se contracte de nouveau

Quant à la consommation, traditionnel moteur de l’économie française, elle reste négative pour les achats de biens (− 1,3 %), mais les achats de services repartent nettement à la hausse (+ 1,5 %). Deux tendances contradictoires qui aboutissent à un recul global de 0,2 % de la consommation des ménages au deuxième trimestre. Avec les chiffres publiés vendredi, l’Insee évalue à 2,5 % l’acquis de croissance de l’économie française pour l’année 2022. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés La croissance française devrait atteindre 2,3 % en 2022
Ce chiffre est conforme à l’anticipation de croissance annuelle du gouvernement, et légèrement supérieur aux attentes de la Banque de France ou du FMI (+ 2,3 %). Les données de l’Insee sont publiées au lendemain de la parution des chiffres de la croissance américaine au deuxième trimestre (− 0,9 % en rythme annualisé, après − 1,6 % au premier trimestre), qui ont techniquement fait entrer le pays en récession. En Europe, les estimations de croissance de la zone euro et de plusieurs grands pays du Vieux Continent doivent aussi être dévoilées vendredi matin. Lire aussi : Article réservé à nos abonnés En France, le spectre d’une récession sur fond d’accélération de l’inflation
Le Monde