Samedi, Viktor Orbán a exprimé son rejet d’une société “multi-ethnique” et “non-européenne”, déclarant : “Nous ne voulons pas être une race mixte”. Si cette rhétorique n’est pas nouvelle pour le dirigeant d’extrême droite, il n’avait jamais utilisé le terme “race”. Il avait également mis en cause le projet de l’Union européenne de réduire la consommation de gaz en faisant ce qui semblait être une allusion aux chambres à gaz : “Je ne vois pas comment ils peuvent forcer les États membres à le faire, même s’il existe un savoir-faire allemand – comment en ce secteur, comme le passé l’a montré ». Jeudi, l’Américain Ned Price a fait écho aux termes d’une déclaration de la représentante spéciale de Washington sur l’antisémitisme, Deborah Lipstadt, qui s’est dite “profondément troublée” par un discours utilisant “une rhétorique qui évoque clairement l’idéologie raciale nazie”. Mardi, le comité international d’Auschwitz s’est dit “horrifié” par un discours rappelant aux survivants de la Shoah “les temps sombres de leur exclusion et de leur persécution”. Le même jour, une conseillère du dirigeant hongrois, la sociologue Zsuzsa Hegedus, a remis sa démission, qualifiant son discours de “pur texte nazi digne de Goebbels”. “En Hongrie, ces expressions et ces propositions représentent un point de vue culturel, culturel”, s’est défendu jeudi Viktor Orbán lors d’une visite au chancelier autrichien Karl Neuhammer à Vienne. Ce dernier a condamné “strictement toutes les formes de racisme et d’antisémitisme” et assuré avoir discuté de ces propos “en toute honnêteté” avec son invité, sans les contester plus explicitement.