Posté à 5h00
                Mathieu Perreault La Presse             

« L’enjeu est un réengagement et un respect de la science », déclare Jean-Pierre Routy de l’Université McGill, qui copréside la conférence AIDS 2022. « Nous devons remettre la pandémie du VIH à sa place. Le COVID-19 a changé la prévention et le traitement antirétroviraux, en particulier en Afrique, en raison des restrictions. Et il y a eu beaucoup de fausses nouvelles, ce qui est aussi un problème dans la lutte contre le VIH. Le VIH est le virus qui cause le SIDA. PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE Dr Jean-Pierre Routy, professeur à l’Université McGill et coprésident de la conférence sur le sida 2022 Parmi les points positifs de la pandémie figurent des avancées significatives dans les vaccins à ARN messager (ARNm), tels que ceux de Pfizer et Moderna, ainsi que des anticorps monoclonaux, qui sont utilisés pour traiter le COVID-19. “Nous pensions déjà aux vaccins à ARNm contre le VIH, mais nous avons maintenant pu commencer les essais cliniques”, explique le Dr Ruti. Quant aux anticorps monoclonaux, ils pourraient être utiles pour des stratégies visant à détruire complètement le VIH, qui se cache dans les réservoirs des patients dont la maladie est bien contrôlée par la trithérapie.

Variole et ITSS

Les questions qui dominaient de plus en plus les conférences pré-pandémiques deviennent de plus en plus centrales. C’est ce qui se passe avec la prévention et le traitement en Afrique, y compris l’utilisation de la prophylaxie pré-exposition (PreP), des médicaments qui permettent aux personnes séronégatives d’avoir des rapports sexuels non protégés sans risque d’infection. Le manque de financement et les approches culturellement inappropriées, parfois dénoncées comme du « colonialisme », sont problématiques. Les mêmes obstacles compliquent la prévention et le traitement parmi les minorités sexuelles et ethniques et dans les communautés amérindiennes. La récente crise du monkeypox renforce les aspects du programme de la conférence axés sur les infections sexuellement transmissibles (IST), qui sont en augmentation depuis des années en raison du succès de la PreP. Nous ne voulons pas stigmatiser les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes, la population la plus touchée par le monkeypox. Mais c’est un vrai problème, il risque d’y avoir un débat houleux. Dr Jean-Pierre Routy, professeur à l’Université McGill et coprésident de la conférence sur le sida 2022 La trithérapie dans les zones de guerre sera également abordée. “Avec l’Ukraine, malheureusement, c’est une question brûlante”, déclare le Dr Ruti. Mais on voit le problème ailleurs, par exemple en Erythrée. » La pandémie a également affecté la conférence en ralentissant les visas pour plusieurs des 7 000 chercheurs étrangers invités.

Autopsies de patients séropositifs décédés d’une autre maladie

Une pré-conférence sur le traitement du sida s’est tenue jeudi au CHUM. Dans l’une des présentations, les autopsies de deux patients séropositifs décédés d’une autre maladie ont été examinées. “On a pu voir la quantité de virus présents dans les différents organes et les endroits où il y a des virus capables de se reproduire”, raconte Éric Cohen, l’un des organisateurs de la pré-conférence, expert du VIH. à l’IRCM. “Il est important de déterminer où se trouvent les réservoirs du VIH chez les patients dont la maladie est contrôlée par la trithérapie. Le CHUM sera responsable d’une série d’autopsies similaires. La présentation des deux autopsies a été donnée par Caroline Dufour, doctorante.

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			1,5 million Nombre de nouvelles infections à VIH dans le monde en 2021 			    			source : Organisation mondiale de la santé 		 				500 000 Nombre projeté de nouvelles infections à VIH dans le monde en 2021, sur la base des projections pré-pandémiques 			 			source : Organisation mondiale de la santé 		  


		source : Organisation mondiale de la santé 		
			500 000 Nombre projeté de nouvelles infections à VIH dans le monde en 2021, sur la base des projections pré-pandémiques 			
		source : Organisation mondiale de la santé